En septembre, alors que la péniche rentrait paisiblement au port, un abordage singulier survint. Cheveux – trop longs – au vent, sourire franc, un drôle de pirate bondit sur le pont. Pas d’attaque, pas de menace. En trois enjambées, il rejoignit la cabine du capitaine : il n’était pas venu pour piller mais pour embarquer dans une nouvelle aventure. L’audace plut, et ni une ni deux, l’équipage s’agrandit.
Vincent est un marin de commerce remarquable et recruteur expérimenté. Il court sur le pont, descend dans les tavernes, tend l’oreille aux bruits du port. Il passe du phrasé rustique des docks marseillais aux manières policées des salons feutrés lyonnais avec une habileté redoutable. Toujours en mouvement, il capte les besoins des uns et des autres et provoque les rencontres. Des échanges francs, il n’a que faire des faux-semblants.
Pour lui, le Piolet n’est pas une arme : c’est un outil intrigant qu’on garde à la ceinture, prétexte idéal pour engager la conversation et ouvrir la voie à de nouvelles traversées.